Notre disque du mois de mars est édité par Deutsche Grammophon, il rassemble deux enregistrements inédits de l’énigmatique maestro Grigory Sokolov
Le légendaire pianiste, qui ne se produit plus avec orchestre, a finalement accepté de publier l’enregistrement live du Concerto pour piano n°23 en la majeur K488 de Mozart réalisé à Salzbourg en 2005 avec le Mahler Chamber Orchestra dirigé par Trevor Pinnock, ainsi que son interprétation du Concerto pour piano et orchestre n°3 captée en direct à Londres en 1995 avec le BBC Philharmonic Orchestra mené par Yan Pascal Tortelier. L’intensité de jeu de Sokolov est telle qu’il emporte tout le monde avec lui, ‘tel un ouragan’, écrivait le Times en 1995.
Ces deux enregistrements sont les témoins d’une époque regrettée de la brillante carrière du maestro. Ils sont agrémentés du documentaire ‘Grigory Sokolov : A conversation that never was’, fait de témoignages et d’interviews de l’entourage de Sokolov et de vidéos d’archive rarissimes (dont sa victoire au Concours Tchaïkovski de 1966) assemblés par la réalisatrice Nadia Zhdanova, offrant une immersion d’une intimité encore jamais approchée à ce jour dans la vie du pianiste.
Qui est Grigory Sokolov ?
C’est un pianiste russe né à Leningrad le 18 avril 1950. Il entreprend l’étude du piano dès l’âge de cinq ans, suscitant l’attention du monde musical russe pour ses dons extraordinaires et précoces. À l’âge de sept ans, il est admis au conservatoire de Leningrad dans la classe de Leah Zelikhman, avec qui il travaille pendant onze ans. Il donne son premier concert à l’âge de douze ans.
En 1966, tout juste âgé de seize ans, Grigori Sokolov s’impose au monde musical comme l’un des talents les plus intéressants et les plus prometteurs de sa génération en remportant le Premier Prix du Concours international Tchaïkovski à l’unanimité du jury, présidé cette année-là par Emil Gilels. Il devient ensuite l’élève de Moiseï Khaifin et commence une brillante carrière internationale, notamment aux Etats-Unis. À partir de 1975, il enseigne au Conservatoire de Leningrad. Il donne son premier concert en 1990.
La profondeur de son approche musicale, l’étendue de son répertoire (de Byrd à Schoenberg), le sérieux et l’originalité de ses intentions musicales ainsi que la précision dans ses réalisations, trouvent auprès du public et de la critique mondiale la plus haute reconnaissance. Il est invité régulièrement dans les plus importantes salles de concert en Europe, aux États-Unis et au Japon. Il a joué à Londres, Paris, Vienne, Berlin, Amsterdam, Munich, New York.
Il a collaboré avec les orchestres les plus prestigieux, tels les Philharmoniques de New York, de Londres, de Munich, et avec plus de 200 chefs d’orchestre comme Chung Myung-whun, Neeme Järvi, Herbert Blomstedt, Sakari Oramo, Valeri Guerguiev, Trevor Pinnock. Il ne donne cependant plus, depuis le début des années 2010, que des récitals solistes.